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Histoires

L’idole

 

Les relations entre père et fils sont souvent difficiles, et il n’est pas souvent facile de comprendre l’un, ou de s’accepter selon nos différences. Les pères n’ont pas toujours la faculté de laisser s’exprimer leur enfant ni de vouloir les comprendre car ils estiment qu’ils savent mieux qu’eux. Quant aux enfants, certains d’entre eux se sentent souvent étouffés par certains parents, et viennent alors à les mépriser ou leur manquer de respect. Cette relation de conflictualité n’est bien évidemment pas la volonté du Seigneur. Mais il y a aussi d’autres cas, où des parents refusent de voir leur enfant grandir, ou de mettre tout leur espoir en eux ; et d’autres où des enfants refusent de quitter leur père et leur mère. Ce que beaucoup conçoivent comme de l’amour filiale ou un droit parental légitime prend très souvent vite la forme d’idolâtrie.

Au sens où nous la concevons, l’idole a la forme d’une sorte de statue, en bois ou en fer, devant laquelle nous nous inclinons afin qu’elle nous fasse grâce. Une idole est donc une sorte de « dieu » que nous croyons capable de nous bénir. C’est une abomination, puisque toute bénédiction vient bien de Jésus Christ, le seul Dieu.

Or un vieux charpentier avait trois enfants. Il était feignant et alcoolique. Il travailla pendant tout le temps de sa vie. Et voici, il songea beaucoup à sa future retraite. Il craignit et dit : « Un jour, je n’aurai plus d’argent pour survenir à mes besoins ». Cet homme était entreprenant et décida d’investir fortement dans la vie de ses enfants, afin d’en tirer un intérêt. Il dit : « je traiterai mes enfants durement, afin qu’ils réussissent dans la vie, et qu’ils m’entretiennent pendant les jours de ma vieillesse ».

Il traita durement le premier, en lui imposant une discipline stricte et sévère. Cet attitude provoqua chez l’enfant une grande colère, et un caractère hautain. Il se retira de devant son père, et n’eût point d’égard à sa personne. En effet, son père le disputait pour la moindre raison son fils ainé, car il voulait qu’il devienne parfait.

Il voulait aussi qu’il fasse les choses selon sa volonté, et le disputait beaucoup. Alors il finit par le mépriser, et ne plus l’adresser la parole.

Le père traita aussi durement les deux derniers, qui furent beaucoup moins difficiles que le premier. « Certes, disaient-ils, il agit de la sorte avec nous pour notre bien, mais c’est pour son ventre qu’il s’est mis en peine de nous traiter durement ». Le deuxième des frères partit alors de la maison en disant : « laisse-moi vivre ma vie ». Il resta donc avec le dernier. Voyant la cause des deux premiers perdus, il se mit à se rapprocher de son dernier. Or les jours de sa retraite approchaient et il fut dans la tourmente de ce qu’il ne vivrait plus dans l’abondance du temps de sa vigueur.

Il dit alors : « Je placerai tous mes espoirs sur mon dernier, celui qui est doux et agréable à Yahweh. Il aura pitié de moi ». Dieu aimait le dernier des frères, qui lui était agréable. Il le bénit fortement, lui donnant beaucoup de sagesse et de patience. Il le bénit aussi en lui donnant du travail et de la charité. Mais de fait, il transforma l’enfant en une sorte d’idole,

Il arriva que quand l’enfant était malade, l’homme tombait dans une profonde détresse et fut dépressif jusqu’à la mort. Et quand l’enfant allait bien, il voulait tout savoir de sa vie, de ses sentiments et de ses pensées. Il analysait constamment l’enfant. Mais l’enfant ressenti un profond malaise et s’irritait des agissements de son père.

Son père alla prier et pleura devant Yahweh et dit : « Mon fils ne n’aime pas, il s’éloigne de ma présence ». Alors il disait à son fils : « Tu me rejettes ! Tu pèches, car tu n’es pas reconnaissant ! ».

Alors le Seigneur Dieu, fatigué de ses lamentations, s’enflamma contre cet homme. Il lui dit : « C’est assez que t’emportes contre cet enfant, puisque c’est moi qui ait suscité ce rejet dans son cœur. Ce n’est pas lui qui te rejette, mais c’est moi ; car il est dans ton cœur une abomination devant moi. J’ai gardé cet enfant pour être une bénédiction pour toi. Mais voici qu’après avoir gouté les prémices de mes fruits, tu les lui attribue et tu en as fait ton idole. M’as-tu seulement aimé comme lui tu l’as aimé, moi qui suis la source de toute bénédiction ? Déjà par deux fois je t’ai averti en t’enlevant tes deux fils, et même une troisième fois, en le rendant malade. Jusqu’à quand m’irriteras-tu, pour honorer et te confier en l’homme plus qu’à moi, qui suis Dieu ».

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